Face à ce triste constat, une révolution profonde des pratiques et consciences était plus que nécessaire. Sans cela, nous verrions aujourd'hui Decathlon et Decaux comme seuls acteurs majeurs de ce secteur, monopolisant le marché, squattant les élu.es et les subventions, manipulant les associations et écrasant les collectifs alternatifs (expulsions, vols, menaces et intimidations, procès, etc.)
L'association Vélorution est créée en juin 2002 par la rencontre de quelques bricoleurs et bricoleuses et le premier atelier s’installe dans la cave d'un squat toulousain , le “Clandé”, dans le quartier des Chalets.
Dès le départ, l'association affirme sa volonté de redonner des ailes aux cyclistes et de promouvoir les transports non polluants dans la cité, mais aussi, de transmettre de la culture, du savoir faire, de la sécurité ainsi que du travail par le biais d'une porte ouverte à la réinsertion et une multitudes d'activités générant du lien social. En faisant fi de la légalité toute relative qui nous est imposé mais en se basant sur la légitimité de nos droits et moyens pacifiques, nous avons pris le parti de défendre la cause des usagers cyclistes en nous investissant dans les différents projets d'aménagement urbain. La première campagne des Forces de Libération Intergalactiques des Cyclistes Sidérant.es (FLICS) commence, elle consistera à la fois à développer l'atelier-vélo et le recyclage des récup' mais aussi à intervenir publiquement pour dénoncer les aberrations contre les cyclistes mais aussi à être force de propositions.
L'atelier vélorutionnaire démarre modestement son activité, s'enrichit de nombreuses bicyclettes et d'une centaine d'adhésions en quelques mois, grâce au bouche-à-oreille et quelques tracts et affiches percutantes.
Un second atelier vite expulsé en 2002
En septembre 2002, un second atelier voit le jour rue des Bûchers, quelques semaines seulement avant de ce faire expulser. Mais les habitant.es du quartier St Michel saluent l'initiative en faisant don de vélos, de pièces, d'outils et victuailles.
Les premiers garages volants
Basée toujours au “Clandé”, l'association lance l’initiative des garages volants sur les différents marchés de la ville, pour être au plus près des cyclistes. Ainsi, l'association sera présente sur le marché de St Sernin, St Aubin , St Cyprien, Cristal, Capitole, Arnaud Bernard, et commence à se déplacer sur des festivals.
Au joli mois de mai 2003, l'atelier du Clandé déménage le temps d'une expo dans les locaux du squat artistique MiX Art Myrys , avant d'aller se poser au cœur du quartier de Fontaine Lestang, dans un petite maison au 33 rue d'Auch, jusqu'à se faire expulser d'une maison abandonnée à la spéculation immobilière par la société locale d'HLM qui portait si bien son nom OPAC (devenue "Toulouse Habitat" et actuellement sous la férule de Franck Biasotto)
2003 création de l'atelier partenaire du Zinc
Cela permettra d'accompagner le lancement de l'atelier vélo du Zinc sur le campus de Rangueil en septembre 2003, qui acquiert, lui aussi, très vite un engouement de plusieurs centaines d'adhésions en quelques mois.
La collaboration de nos deux association s'est pérennisé par les adhésions croisées à l'une ou l'autre et permettant l'accès des adhérents aux 2 ateliers. Cette "adhésion croisée" préfigure déjà le réseau des ateliers-vélo de L'Heureux Cyclage, et cette innovation sera reprise par la très large majorité des ateliers-vélo qui se créeront ensuite.
Parallèlement, nous assistons à la naissance en 2003 d'une association "movimento", basée sur la location de vélos (de basses qualités), grassement subventionnée et dont les dirigeants sont incompétents en matière de vélo... Cette "association" embauchera de multiples contrats précaires, alors que ses dirigeants perçoivent de généreux salaires... En 2007 cette association disparaît alors que Vélib apparaît, elle aussi très grassement subventionnée (6.5 millions d'€ par an !), alors que les vélorutionnaires n'ont pas la moindre aide publique (locaux, récups, etc.)
2005 l'atelier devient Nomade
Photos de l'atelier à Mix-Art Myrys :
En juin 2005, l'association installe son atelier à Mix-Art Myrys, rue Ferdinand Lassalle, dans deux superbes croiseurs interstellaires (2 semi-remorques mis au rebut) posés sur le parking du collectif, en bord de rocade et du canal latéral, en attendant une proposition de relogement de son activité. Les collectivités locales continuent de refuser de répondre aux demandes de l'association à savoir :
- Un local correct pour les cyclistes et les ateliers alternatifs,
- le partage équitable des récups de vélo entre les recycleurs,
- la concertation des associations d'usagers pour les aménagement cyclables.
Malgré les conditions difficiles, l'association continue d'assurer 4 garages volant par semaine et organisent la première rencontre européenne des Ateliers vélo. Elle participent activement à la création du réseau de L'Heureux Cyclage. Ce réseau francophone regroupe des ateliers-vélo participatifs et solidaires, des associations partenaires et des particuliers soucieux d’œuvrer au développement harmonieux de la bicyclette.
2008 la mairie ne propose toujours rien de sérieux
En décembre 2008, en guise d'Atelier/Recyclerie pour des centaines de cyclistes et tous les véhicules de l'association, la nouvelle mairie nous propose un T2 au 3è étage, au Mirail, “proposition” que nous refuserons poliment…
2010 c'est l'installation dans le Labo, et toujours moins de récup
En mai 2010, consciente de ne pas pouvoir compter sur des propositions sérieuses de la municipalité, l'association trouve un nouveau lieu abandonné depuis plus de 10 ans pour installer son atelier, au 6 rue Bénezet, quartier St Cyprien – Croix-de-pierre sur l'avenue de Muret.
Quelques photos du Labo en 2010:
Rapidement sous la menace d'une expulsion, sous prétexte d'un projet immobilier de logements sociaux, une pétition de soutient est signée en quelques mois par plus de 6000 personnes. Dans le même temps, l'adjoint vélo de la mairie supprime la récup des vélos de l'association auprès des "objets trouvés", méprise systématiquement les actions et demandes de l'association. La collusion de l'association "vélo" avec la mairie aboutit régulièrement à de prétendus "débats publics" où la ville et la métropole mobilisent la parole durant des heures et ne laisse que quelques minutes à l'expression des cyclistes... Les cadavres s'entassent, la pollution ne cesse de croître mais les élu.es s'en moquent, ils donnent une prime à l'achat des vélos électriques (dont la fabrication demande de conséquentes quantités de pétrole et détruisent l'environnement) mais pas de simples vélos.
2011 un bail est signé avec la mairie ...
Les voisins, les cyclistes, les ami.es, etc. et l'association participe aux débats publics entre la mairie et les citoyen.nes, en allant par exemple occuper le conseil municipal en novembre et décembre 2010 et les cérémonies de vœux en janvier 2011. La stratégie de contestation s'avère efficace, puisqu'en juin 2011, l'association signe un bail avec la mairie.
Depuis, les activités de l'association ne semble plus créer de « nuisances » et elle peut s’honorer de ne plus être l'objet d'aucune plainte ou poursuite depuis 5 ans.
Photos du Labo en 2011:
... rompu dès 2012
Bail résolument précaire, puisqu'en août 2012, la mairie rompt brutalement le bail de la Vélorution sans autre motifs qu'une occupation des lieux gênant leurs ambitions et ce, sans répondre aux différentes options formulées par l'association et sans avoir proposé l'ombre d'une solution de relogement de l'activité.
En juillet 2012, la mairie fait expulser « L'atelier » vélo du Sloli, au faubourg Bonnefoy, sans relogement de ses occupants.
La mairie continue de miner l'association, la Glanerie refuse toute collaboration
Dans le même temps, elle donne, sans concertation, l'exclusivité de la récup des vélos en déchetterie à l'association de « la Glanerie », alors que la Vélorution le réclamait depuis longtemps. La Glanerie refuse tout partage de récup, sa directrice va même jusqu'à calomnier l'association et L'Heureux Cyclage, empêchant tout rapprochement avec le réseau des ressourceries au niveau national... Aujourd'hui encore, la Glanerie refuse toute collaboration.
Pourtant, la même année, le réseau des ateliers vélo participatifs et solidaires de « l'Heureux Cyclage » confirme son rôle d’intérêt public en comptant 70 ateliers vélo sur tout le territoire national, auxquels peuvent accéder tout.es les adhérent.es de la Vélorution et le phénomène s’amplifie d'années en années.
La Vélorution et le Labo aujourd'hui
L'atelier vélorutionnaire regroupe aujourd'hui une collégiale de 6 personnes, 3 ou 4 salarié.es saisonniers et 2 salariés permanents, quelques dizaines de bénévoles, 800 adhérent.es annuels et des milliers de sympathisant.es toulousain.es.
L'association Vélorution met en œuvre les récups, les échanges et les services entre associations, artisans et cyclistes, dans une intégrité éco-logique que nous espérons chaque jour plus grande.
2013, toujours aucune proposition sérieuse de local
En juin 2013, une seconde proposition de local est faite par la mairie. La visite sera sans appel : moins de 200 m², une hauteur sous plafond inférieure à 4m (donc un stockage en hauteur impossible), très à l'écart du centre-ville et des possibilités de récup, une seule prise électrique et aucun point ou évacuation d'eau...
Nous refusons poliment en justifiant nos raisons.
Le lendemain, lors d'un débat public sur “La politique cyclable de la ville de Toulouse”, l'adjoint vélo et l'un des dirigeants de l'association "vélo" tenteront une intimidation en envoyant la police contre les vélorutionnaires posant des questions trop dérangeantes…
Le Labo se développe
Eté 2013, l'atelier voit de nouveaux équipements arriver pour trier, ranger, stocker annuellement les quelques centaines de vélos, les milliers de pièces que nous récupérons par/pour nos adhérent.es et le bouche-à-oreille.
Photos
Par ailleurs, une nouvelle collégiale prend le relais.
Quant à la mairie, toute à ses élections municipales, elle semble finalement accepter que l'association Vélorution prenne la place qu'elle méritent au sein du paysage cycliste toulousain en nous accordant de nouveau une convention signée pour les récup' auprés de la police municipale et autres services publics locaux. Cette récup sera annulée par la nouvelle mairie, celle de Moudenc, sans nous en avertir et donc sans le moindre motif.
2014 Le Labo accueille les 6èmes rencontres de l'Heureux Cyclage
En février 2014 , après plus de 10 années difficiles, l'atelier actuel dit du Labo, accueille les 6ème rencontres de L'Heureux Cyclage dont 70 ateliers sur 100, représentant plus de 200 participant.es.
En 2014, la Maison Du Vélo rejoint L'Heureux Cyclage, en étendant son accès aux membres des autres ateliers locaux. Mais la MDV ne renouvelle pas son adhésion, tout en continuant à ce prévaloir d'appartenir au réseau...
La nouvelle majorité municipale ne donne aucun signe d’intérêt et nous profitons de cette trêve pour améliorer encore les aménagement de l'atelier du Labo pour répondre au nombre grandissant d'adhérent.es.
Au Labo les gros chantiers ont consisté dans l'installation des différents racks, on finit l'année par le rangement des roues de toutes tailles, bref en 2014 le lourd est posé, à partir de 2015 on affine...
2015 la mairie tente de nous lancer un procès
En avril 2015, la mairie décide de lancer à nouveau un procès pour l'expulsion de l'atelier, dont elle se désengage piteusement au bout de quelques semaines...
2016 aucune proposition sérieuse de relogement
En septembre 2016, la mairie envoie un ultimatum à l'association, lui ordonnant de quitter le local et sans la moindre solution de relogement.
Ainsi de nouveau sous la menace d'une expulsion sans solution de relogement, l'association prend acte, par décision unanime de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 28 août 2016, de rester dans les locaux et d'affronter la mairie devant les tribunaux pour obtenir des locaux corrects pour ses ateliers participatifs et solidaires toulousains.
La même année, lors du débat public de la semaine de la mobilité, l'adjoint-vélo menace ouvertement les vélorutionnaires et la mairie nous coupe toutes les récups de vélos allant même jusqu'à refuser notre présence comme celle des autres associations, artisans et commerçants, dans toutes les réunions de concertation démocratique, concernant le vélo…
En clair, ils ne veulent pas nous aider et même veulent notre disparition.
Sans perdre notre sang-froid et notre patience déterminée, l'association continuent son activité, tout en réclamant pacifiquement et publiquement les 3 mêmes choses qu'au tout début de l'ère vélorutionnaire.
- Des locaux appropriés pour les ateliers mécanique vélo,
- des accords de récup' vélo déclasser,
- la concertation des associations d'usagés concernant les aménagements cyclables, les nouveaux ateliers soudure, voyage... ? (dates et détails),
Juillet 2016 Toulouse accueille la Vélorution Universelle pendant trois jours
- la Vélorution accueille le grand rassemblement de la Vélorution Universelle sur un programme d'animations de 4 jours,
Septembre 2016 le Labo toujours en sursis
La mairie envoie une nouvelle demande de libérer les lieux avant le 31 décembre,
Septembre 2017 Deux emplois sont créés
Claude et Olivier préparent pendant toute la semaine des vélos de commandes, démontent les vélos et effectuent différentes tâches indispensable dans l'atelier mécanique du Labo. Les adhérents sont les bienvenus entre 10h et 15h, uniquement pour venir prêter mains forte (rangement, chantier en cours, démontage vélo, ..).
Le rack de stockage des pièces a été déplacé le long du mur et une solide coursive avec un escalier permettant d'accéder sans échelle aux pièces du 1er étage du rack, a été construite par Carlos et Raph des Pinceaux De Feu. Pendant une semaine entière se seront plus de 18 adhérentes et adhérents qui seront venues.
La Nouvelle Coursive est une belle réussite et nous tenons à félicité toute l'équipe des 18 bénévoles qui ce sont relayés pendant 5jours plein pour ce projet!
En Aout 2017, après que le procès de l'expulsion de la Vélorution du local 6 rue Benezet ai été repoussé à maintes reprises à la demande de la Mairie, et en pleins dans les vacances d'été, la décision de justice est tombée: expulsion. Cependant le juge reconnait le caractère d'utilité sociale de l'association. La mairie ne proposant aucune solution de relogement alors que de nombreux garages et hangars sont vides à Toulouse, les bénévoles se démènent pour trouver un local à louer.